L'Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) ?

Qu’est-ce qui a de la valeur ? Comment la produit-on ? À ces interrogations, le prisme de l’EFC pose avant tout de nouvelles questions. Connaissez-vous réellement la valeur de ce que vous produisez ? Quels modes d’organisation vous permettent ou non de coopérer ? Pour réussir à faire converger nos intérêts économiques avec les enjeux sociaux et environnementaux : que faire ? À quels repères confronter les acteurs économiques des Hauts-de-France pour leur permettre d’entrevoir un développement plus soutenable ?

Redéfinir ce qui a de la valeur.

L’Economie de la Fonctionnalité et de la Coopération (EFC) est un nouveau modèle économique qui vise à remettre au centre de nos organisations les effets utiles qu’elles produisent plutôt que la vente en volume de biens ou de services standardisés.

Pour parvenir à progresser vers un modèle qui redéfinit ce qui a de la valeur et la manière de la produire en fonction de l’utilité et de l’expérience du travail réel, non plus des quantités de manière désincarnée : il nous faut zoomer et dézoomer sur les logiques de causalité qui conditionnent nos rapports économiques et sociaux.

C’est par cette focale que notre prisme est né. En affirmant que nous ne pouvons aborder sérieusement les enjeux de santé au travail (enjeux sociaux en général) et les préoccupations environnementales : sans pouvoir transformer ces puzzles que sont les modèles économiques qui les conditionnent.

Questionner la crise de normalité.

Le prisme que formalise cette doctrine qu’est l’EFC défend ainsi l’idée d’une nécessaire crise de la normalité dans nos organisations, nos rapports économiques et sociaux.

Nous, acteurs économiques privés et publics (entreprises, associations, collectivités, universités…), membres d’une communauté de pensée et d’action liée à l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, affirmons qu’il n’est plus normal :

De produire des biens et des services dans une logique de volume et d’accumulation sans se soucier des impacts sociaux et environnementaux.

C’est d’abord une croyance que nous œuvrons à dépasser. Celle qui affirme que pour se développer économiquement, les entreprises doivent vendre toujours plus de volumes (de produits comme de prestations). Comment des entreprises peuvent-elles prétendre diminuer leur consommation de matières premières si leur rentabilité et leur développement en dépendent ?

Que des activités ne soient pas ancrées sur les territoires.

L’ensemble des acteurs qui composent le tissu économique d’un territoire produisent des externalités (des impacts volontaires et/ou non intentionnels) sur celui-ci. Tant positivement que négativement.

De considérer le travail uniquement comme un coût.

Les rapports économiques et sociaux classiques (pollués par une logique industrielle et financiarisée qui domine nos représentations) nous laissent entendre que l’activité de travail est un boulet que traînent nos organisations. Pourquoi ne pas robotiser et optimiser toujours plus si le travail ne serait alors qu’une ligne comptable et non la véritable source de création de valeur ?

Que le travail nuise à la santé physique et psychique.

Un travail pluridisciplinaire de recherche et d’intervention (laboratoire ATEMIS) affirme que les enjeux de santé et d’émancipation au travail sont conditionnés par l’organisation du travail elle-même, par le pilotage via des process et par cette considération du travail comme un ensemble de tâches à suivre.

Que la logique de marché prédomine dans les enjeux de production et de répartition de la valeur.

La gestion, l’organisation du travail, les rapports économiques et sociaux et bien d’autres dimensions sont conditionnés, pollués par notre rapport à ce que nous appelons le « marché ». Loin des bels étales du marché du Dimanche, le marché des affaires noie les considérations de ce qui fait véritablement valeur (au-delà de la valeur financière ou spéculative) et impose des rapports de force autour de sa répartition.

Que la capacité à dégager un revenu repose sur un rapport de force.

Qui marge sur qui ? Qui marge sur quoi ? Qui va profiter de qui ? Qui va profiter de quoi ? Qui sera le plus fort au jeu de la capitalisation ?

De résumer la valeur du travail à celle d’une marchandise.

La subjectivité est un mot clés de notre doctrine. D’abord pour pointer du doigt cette tendance à objectiver la valeur que nous produisons et à invisibiliser notre propre travail derrière des marchandises (des produits finis, des heures d’intervention, des livrables, etc.).

D’attendre des institutions les solutions à mettre en place pour répondre aux crises du modèle industriel.

Le monde institutionnel n’est pas le seul levier qui permettra une transformation de nos rapports économiques et sociaux. Culturellement, nous attendons pourtant que les solutions nous parviennent par les voies de nos responsables.

Que des décisions stratégiques se prennent sans concertation avec les acteurs concernés.

Le mode d’organisation actuel est encore largement hérité du taylorisme. Taylor disait : « je ne demande pas à mes ouvriers de penser, parce que d’autres pensent à leur place ». Toute l’organisation industrielle est fondée sur un déni de la pensée des Hommes au travail. Les arbitrages sont donc bien souvent pris au sommet de l’organisation pyramidale, sans coopération avec les parties-prenantes les plus essentielles et en contact avec le réel.

De laisser croire que seul compte ce qui se compte, que ce qui ne se compte pas n’a pas de valeur.

Dans une logique classique, la valeur est comptable. Elle se mesure, se proportionne, se commande, se chiffre. Comment valoriser les véritables effets utiles (création de lien social, de confiance, de sécurité, de convivialité, de santé, etc.) qui, eux, ne peuvent se compter ?

Expérimenter d'autres logiques économiques.

Depuis plus de 10 ans, dans les Hauts-de-France, l’expérimentation auprès de divers acteurs économiques locaux, nous a permis de formaliser et pouvoir défendre un certain nombre d’affirmations. Ce que nous appelons notre « déjà-là ».

Nous, acteurs économiques privés et publics (entreprises, associations, collectivités, universités…), membres d’une communauté de pensée et d’action liée à l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, avons fait la preuve qu’il est possible :

De concilier intérêt économique, social et environnemental.

En permettant de remettre au centre de nos organisations et de leur développement les effets utiles qu’elles produisent plutôt que la vente en volume de biens ou de services standardisés, la logique de l’EFC permet de faire converger intérêt économique (rentabilité) et enjeux sociaux et environnementaux.

D’innover vers de nouveaux services plus pertinents en développant ses ressources immatérielles.

L’innovation est trop largement perçue comme une perspective technique, ingénieurial au sens primaire, relative à des avancées technologiques et matérielles. Cette perception laisse à considérer que les dimensions bien plus fines, organisationnelles, humaines, moins palpables et mesurables, ne sont pas les leviers principaux du « progrès ».

De sortir d’une logique de rapport de force pour se partager la valeur économique.

Dans une logique servicielle, la centralité des relations de service identifiées comme réelles occasions de création de valeur, permet de sortir d’une logique de marché dans laquelle s’épuisent des organisations au travers des considérations volumiques et concurrentielles.

Que le travail soit facteur de santé (physique et psychique) et d’émancipation.

La logique servicielle invite à recentrer le travail sur la singularité des personnes, des situations, des rencontres et du monde tel qu’il est, pas tel qui serait idéalement selon des process. C’est par cette expression renouvelée de la subjectivité que le travail peut être facteur de santé et d’émancipation.

De remplacer la logique de marché par la coopération.

En cours de rédaction …

De « convertir » des concurrents en partenaires.

En cours de rédaction …

De se réapproprier la valeur économique et le contenu de notre travail dans une logique de coopération.

La coopération se définit (pour nous) par le partage des contraintes des uns et des autres dans son propre travail (et réciproquement). Coopérer permet donc de valoriser le travail réel qui est engagé et ce qu’il produit concrètement de manière vivante et utile.

D’organiser et de faciliter la coopération en interne et entre les acteurs économiques privés et publics d’un territoire.

En cours de rédaction …

De réorganiser les grandes sphères de notre société (Alimentation, Habiter, Santé, Culture, Energie,…) dans une logique plus durable pour l’homme et son environnement.

En cours de rédaction …

D’initier des solutions locales, partant des acteurs économiques du territoire, avec l’aide des institutions.

En cours de rédaction …

De relocaliser la production de biens et de services à une échelle locale.

En cours de rédaction …

Déployer de nouveaux modèles économiques.

Nous, acteurs économiques privés et publics (entreprises, associations, collectivités, universités…), membres d’une communauté de pensée et d’action liée à l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, avons rendu cela possible grâce à :

L’appui et la coopération avec des réseaux et des communautés de pensée et d’action territorialisés déjà constitués.

En cours de rédaction …

La production et l’appropriation d’un travail pluridisciplinaire ancré sur l’expérience du travail comme expérience du réel.

En cours de rédaction …

L’animation du débat public autour d’expériences qui révèlent un autre possible souhaitable.

En cours de rédaction …

Le partage de notre patrimoine immatériel/nos expériences afin de constituer des connaissances et des dispositifs d’accompagnement.

En cours de rédaction …

L’accompagnement individuel et collectif d’acteurs économiques publics et privés souhaitant s’engager dans un nouveau modèle économique possible et souhaitable.

En cours de rédaction …

La sanctuarisation de temps réflexifs réguliers internes et externes visant à revenir sur la valeur de notre travail et la manière de la produire (autour de la révélation des effets utiles produits).

La réflexivité peut se traduire par une démarche (méthodologique) de relecture de nos expériences vécues, dans une visée de professionnalisation collective. En savoir plus via notre article sur le sujet.

La réorganisation de nos structures pour faciliter la coopération en interne et avec des partenaires publics ou privés.

En cours de rédaction …

La constitution d’associations visant à déployer collectivement des solutions durables pour notre territoire autour des grandes sphères fonctionnelles (Alimentation, Habiter, Santé, Culture, Energie, …).

En cours de rédaction …

L’appui et la coopération avec des réseaux et des communautés de pensée et d’action territorialisés déjà constitués.

En cours de rédaction …

Cette matière, ce projet politique, ce lexique, ces expériences et ces positionnements composent ce que nous appelons l’EFC.

Ce travail, cette mission et cet engouement sont portés dans la région des Hauts-de-France par le Club Noé et ces partenaires.